Rencontre diplomatique [PV]

Rencontre diplomatique

La famille de Cressida était de haut lignage même si elle n’était pas royale, c’est pourquoi ils avaient des liens avec les autres pays de part des alliances, des mariages politiques de ceux que son père aurait voulu qu’elle contracte.

Son père était justement absent alors qu’il avait normalement prévu un rendez-vous avec mademoiselle Simone Virtanen, une ambassadrice d’Arendelle, un royaume allié dans lequel Cressida avait justement des cousins. Ils n’étaient plus revenus dans le royaume depuis la Purge, considérant l’endroit trop dangereux. Le propre fiancé de Cress’ ayant été assassiné en cette occasion, elle ne pouvait légitimement pas leur jeter la pierre pour leur méfiance. Mais elle trouvait regrettable de ne plus pouvoir les voir autant qu’elle le souhaitait… c’est pourquoi elle se proposa pour prendre la place son père lors de cet entretien. C’était une chance rare d’avoir des nouvelles sincères des Heartfilia d’Arendelle et pour Cress’ c’était l’occasion aussi de rencontrer une ambassadrice.

Depuis la disparition de la Princesse, elle se rendait compte qu’elle allait devoir accélérer ses plans, qu’elle devait être moins timorée et être plus active politiquement. Ce n’était pas facile car elle se faisait passer volontairement pour plus bête qu’elle n’était. Elle était parfaite dans le rôle de la jolie potiche. Pour ne pas se faire démasquer tout en obtenant des informations, elle allait devoir être encore plus maline que d’ordinaire… On notera qu’elle n’avait pas vraiment de plan, elle comptait voir comment la conversation allait se dérouler avant de décider d’une marche à suivre.

Revêtue d’une jolie robe bleue qui, en dépit de sa longueur, ne laissait guère de place à l’imagination, Cressida attendait devant un thé et des gâteaux l’ambassadrice. « Madame, l’ambassadrice d’Arendelle est arrivée. » Cressida lissa d’un air distrait un plis sur sa robe. « Faites entrer. » Répondit-elle, aussitôt obéie, la jeune femme se leva à l’entrée de son invitée, s’approchant d’elle d’un air aimable et très souriant. « Bonjour madame l’ambassadrice, veuillez excuser l’absence de mon père, une urgence l’a conduit en dehors du château. Je le remplace pour cette rencontre. Prenez place si vous le voulez bien, désirez-vous un peu de thé ? » Cress’ avait prévu de faire le service elle-même, bien que des servantes soient présentes aux portes de la pièce. Pas d’hommes en revanche, pas de gardes, ce n’était qu’une rencontre diplomatique après tout.

Cressida s’occupa des tasses et se rassit avec la sienne dans une main, la soucoupe dans l’autre. « Puis-je d’ors et déjà m’enquérir de mes chers cousins ? Ils n’ont aucune raison d’aller mal, mais je sais fort peu de choses sur la situation d’Arendelle, trop occupés que nous sommes ici avec la disparition de la princesse, précédée des préparatifs de son couronnement. » Elle se mit à siroter son thé, l’air de rien. Ce n’était plus à son tour de parler désormais.

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Rencontre diplomatique

Cressida arborait un sourire qu’on pouvait à juste titre nommé un « sourire diplomatique », elle ne faisait pas entièrement confiance à Simone, pas parce qu’elle avait la réputation d’être une sorcière, évidemment, mais parce qu’elle ne la connaissait pas. Pour les besoins de ses plans au long terme, Cressida devait faire de son mieux pour garder intacte sa carapace et son image, totalement fausse, de jeune fille rangée. Bien qu’elle ne soit plus si jeune, du moins pour un mariage, comme se plaisait à le lui rappeler régulièrement son père. C’était tout à fait vexant d’être sans cesse réduit à n’être qu’une future femme au foyer, et encore, même pas lorsqu’on était noble, cela revenait plutôt à se contenter du rôle de la potiche. Quelque part, la position de Simone était enviable car elle avait une véritable fonction qui lui était propre ainsi qu’une mission. Cressida aurait aimé pouvoir en dire autant d’elle, mais dans l’immédiat, elle devait se contenter de préparer le thé.

« Je vais plutôt bien, je vous remercie, et vous-même, vous plaisez-vous au palais malgré les circonstances fâcheuses ? » S’enquérit-elle prudemment en continuant à servir le thé, histoire de donner le change. Elle s’assit ensuite avec sa propre tasse fumante et poursuivit la conversation, demandant des nouvelles de sa famille.

« Oui, c’est ce qu’il m’a semblé dans leurs derniers courriers. Nous n’avons pas de sorciers dans la famille à ce que j’en sais, mais certaines victimes de la Purge n’en étaient pas, alors ils n’ont peut-être pas complètement tord de se méfier. » C’était peut-être parler un peu trop à coeur ouvert mais Cressida ne s’était jamais caché de la tristesse qu’elle avait éprouvé de la mort de son ancien fiancé, or il n’était pas sorcier, et elle n’avait jamais cru à cette histoire de trahison. Elle ne voyait pas de raison de se dissimuler sur ce sujet, bien qu’elle tenta de camoufler sous ses airs bien comme il faut son intellect et son sens aigu de la politique.

« Vous veniez je crois pour des transactions commerciales entre les affaires de mon père et votre pays. Je ne suis jamais vraiment tenue aux faits de nos projets dans ce domaine, mais je pense que nous pourrons nous mettre d’accord pour une poursuite des arrangements pré-existants. La disparition de la princesse est un événement des plus malheureux, mais elle ne doit pas faire perdre leur emploi à la partie de la population qui œuvre pour ma famille. Êtes-vous en accord avec ces termes ? » Cressida posait maintenant un regard aiguisé sur Simone, elle la testait en évoquant la disparition de la princesse en même temps qu’elle parlait affaire. Car elle voulait savoir ce que valait la femme en face d’elle, serait-elle un atout pour l’égalité des chances à Corona ou bien serait-elle au contraire un obstacle ? Ce n’était pas parce qu’elle venait d’un autre pays que Cressida ne voulait pas le savoir...

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