★ ... j'ai besoin de changer d'air... ★
LIFE
Rakel est née des montagnes et de la mer lors d’une nuit froide d’hiver. Ses cris raisonnèrent dans la maison accompagnés des larmes d’un homme déchiré. Il avait fallu la mort pour donner la vie. Dès lors elle fut surnommée l’enfant maudite : elle avait pris une vie pour venir au monde. Son enfance se passa bercé par l’éducation d’une vieille grand-mère au bord des eaux : dès qu’elle fut en âge elle pêcha avec la vielle et prépara le poisson pour le marché pendant que les hommes parcouraient les mers pour des butins plus gros. Quant elle avait pêché suffisamment de poisson pour la journée, elle était autorisée à accompagner sa tante à la cueillette d’herbes aromatiques et médicinales. Une famille vivait de la mer, l’autre de la terre.
Il n’y avait que peu de joie et d’amusement au quotidien. Il fallait travailler à entretenir la maison, préparer les repas, participer à la petite pêche et préparer le poisson pour la vente. Ses moments de joie étaient lorsque son père rentrait et la serrait dans ses bras, la faisant virevolter dans les airs. « Oh mon trésor ! Mon trésor ! Comme tu manques à ton vieux père sur les flots. » s’écriait-il à chaque fois. Puis elle s’empressait de l’aider lui et son équipage à décharger la récolte du jour. Elle était connue pour être forte, plus d’un disait qu’elle aurait dû être un homme, ainsi elle aurait pu suivre son père au lieu de rester avec la vieille à terre, mais d’autres murmuraient qu’au contraire c’était une bénédiction car elle était maudite. Il fallait donc mieux selon eux qu’elle reste à terre. Elle ne disait rien. Homme ou pas, elle savait au fond elle qu’elle monterait sur ce chalutier quand son paternelle l’en aurait décidé digne.
Les enfants restaient éloignés d’elle, les parents semblaient le leur avoir ordonné. Elle est maudite, ne vous approchez pas d’elle ! Si cette malédiction l’isolée, elle la protégée aussi. Personne n’osait s’en prendre à elle, qui sait ce qu’ils leurs arriveraient s’ils s’attaquaient à une enfant marquée par le mauvais œil ? C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’était jamais au marché : elle ne devait pas être vu du public. Alors elle restait à la maison, s’occupant de l’entretient, de la préparation des repas, de la pêche et la cueillette. À l’âge de 15 ans elle fut assez grande et expérimentée pour y aller seule.
Ce matin-là, l’aube de ses 17 ans, son père la réveilla avant le levé du soleil. Silencieusement il lui signala de s’habiller et de le suivre. Dehors le ciel s’était éclaircis, se peignant d’une légère teinte rosée. L’air était pure, il n’y avait aucun bruit. Rakel resta quelques secondes les yeux clos, inspirant et expirant à plein poumon. Son père portait un large sourire sur son visage. Il lui tendit une main qu’elle s’empressa d’attraper avant de le suivre vers le large pour monter sur son navire. Les hommes ne semblaient pas tous ravis, mais un simple regard noir et ils se turent. À présent ils savaient qu’elle ferait partie elle aussi de l’équipage. Personne ne la ménagea, pas même son père. L’activité était rude, elle s’y brisa plusieurs fois, mais se relevait à chaque fois, faisant d’elle la fierté de son père.
La rituel avait ainsi commencé : le matin il la levait, ils regardaient ensemble le soleil se lever sur les montagnes, pensant avec force à sa mère, puis ils embarquaient. Lorsqu’ils rentraient à la fin de l’après-midi, elle aidait à la préparation des poissons puis partait dans les montagnes à la cueillette pendant que le reste de la famille partait à la vente. Elle se couchait lorsque la lune approchait de son zénith.
JOY
Elle avait 19 ans. Personne n’avait voulut d’elle, aucun enfant devenu adulte ne voulait s’approchait d’elle. Son père n’en avait cure, il prendrait soin de son trésor toute sa vie et même après. Sa tante ne partager pas cette avis : la place d’une femme n’est pas sur un chalutier, ne cessait-elle de répéter depuis la mort de leur vieille mère. Elle voulait la marier. Rakel n’en avait que faire, elle s’était habituée à la solitude. Elle ne prenait jamais place durant les débats familiales à son sujet, préférant vaquer à ses occupations. Qui aurait cru que cette indifférence ferait son bonheur ? C’était un soir de fin d’été, alors qu’il y avait encore débat dans la maison qu’elle fut abordé par un jeune forgeron. Elle était les pieds dans l’eau du lac, surveillant l’arrivée d’un poisson qu’elle piquerait.
- Salut. Fut les seuls mots qu’il prononça en s’approchant d’elle. Rakel resta muette, concentrée sur sa tâche.
- Erik.
- Rakel. Lui répondit-elle froidement, les yeux rivés sur l’eau.
Cette rencontre peu amicale fut pourtant le début de leur relation. Depuis ce jour Erik venait chaque soir la retrouver pendant une heure avant de rentrer. Au début les échanges restaient distants, voir inexistants, puis à force de persistance Rakel s’ouvrit à l’homme et se laissa séduire. Six mois plus tard elle était mariée. Si au début elle continuait la pêche avec son père, elle cessa rapidement quant elle découvrit qu’elle était enceinte. Tous craignait pour elle. Les premiers mois elle essaya de se rendre utile à la forge et quand son corps s’épuisa trop, lui rendant la roche impossible elle resta alité chez elle, buvant les différentes décoctions que l’on pouvait lui fournir pour l’aider. Arrivée au terme, elle mit au monde un brave garçon. Elle le nomma Lars. Son père cria de joie, il avait un petit-fils et son trésor était encore parmi les vivants. La maison était empli de rire et de joie.
Une nouvelle descendance était assurée pour la famille. Rakel ne retourna pas en mer. Elle apprenait dans un premier temps à son fils comment pêcher dans un lac, puis quand il fut assez âgé il accompagna son père à la forge, devenant son apprenti. Erik avait un dicton : un bon forgerons doit aussi savoir se servir de ses armes. Alors il apprit à sa femme et à son fils à se battre à l’épée. C’était leur jeu du soir, une façon de se retrouver en famille, de libérer les tensions de la journée avant de s’attabler devant un bon repas venu de la mer.
BURN
- Nous n'avons plus d'herbe les garçons. Je pars en chercher dans la montagne, je vous retrouve ce soir.Elle avait embrassé son époux puis son garçon avant de prendre sa besace et ses outils pour partir dans les montagnes. Leur réserve d'herbe aromatiques et médicinales étant quasiment vide, Rakel voulais profiter du beau temps pour aller faire le plein. Elle n'avait aucune inquiétude à laisser les hommes seuls, elle l'avait déjà fait et ils s'étaient toujours montrés débrouillard pour les repas.
La nuit commençait à tomber lorsqu'elle rentra. S'approchant de la maison, elle avait un mauvais pressentiment. C'était trop calme. Normalement à cette heure-ci ils devraient être dehors en train de s’entraîner au maniement de l'épée. Rakel pressa le pas, obnubiler par ce besoin de contredire son pressentiment. Lorsqu'elle arriva sur leurs terrain, une odeur de chair brûler lui prit le nez. Elle s'arrêta un instant, se retenant de vomir, puis plaçant son bras contre son nez elle poussa la porte d'entrée.
- Nan ! Son hurlement raisonna dans les montagnes, comme-ci celle qui était sa mère souffrait avec elle.
Tout le voisinage fut alerté par ce crie, puis cela s'étendit à tout le village. La foule s'amassait autours de la maison du forgeron. Le vieux père du jouer des coudes pour pénétrer à l'intérieur. Le spectacle qu'il y vit le fit vomir. Il en avait vu des choses dans sa vieille vie, mais ça, c'en était trop. Les corps calcinés de son gendre et de son petit-fils gisaient au fond de la pièce. Sa fille accroupit au sol juste devant, ne cessant d'hurler. Ses épaules étaient secouer de sanglot. Il s'approcha alors d'elle, la prenant par les épaules pour la forcer à se lever et sortir de la pièce. Rakel se débattit, incapable de croire ce qu'elle voyait. Elle les avait abandonné une journée seulement. Une simple petite journée.
Cette nuit-là elle fut emmener dans son ancien foyer, mais elle fut bien incapable de trouver le sommeil. Le ronflement de son père et le crépitement du feu étaient les seuls bruits audibles. C'était à croire que la nature l'accompagnait dans son deuil. Sur le trajet elle les avait entendu les murmures. Elle était de nouveau la fille maudite. À présent elle en était certaines, plus personne n'oserait l'approcher dans le village. Qui lui viendrait en aide ? Personne. Songeant à cela elle se leva, quitta la maison et suivi le chemin éclairait par la lune. C'était un assassina elle en était certaine. Cela n'avait rien d'un accident.
À l'intérieur il faisait sombre, mais elle savait les corps encore là, au fond, dans cette même position. Elle pouvait deviner que son époux avait voulu protéger Lars, essayant probablement de trouver un moyen de le faire fuir. Connaissant sa maison par cœur elle trouva facilement de quoi s'éclairer. La flamme de la bougie vacilla, dessinant de sinistres ombres sur les murs. Des larmes dévalèrent à nouveau sur son visage, mais elle se contrôla : elle ne devait pas s'effondrer, elle était venue chercher des preuves et elle les trouverait. Elle fouilla toute la pièce, dans ses moindre recoins. Elle ne laissa pas un seul angle, une seule ombre tranquilles. Il lui fallait une preuve et elle la trouva : un morceau de drapeau violet avec en son centre un soleil jaune. Il était partiellement brûler.
HUNTER
Elle avait montré la preuve, sollicité l'aide du seigneur en place dans la région, mais ils étaient tous restés muet : ce n'est qu'un accident, triste et déplorable, mais un accident. Voilà ce qu'ils pensaient tous quant ils ne la pensaient pas coupable à cause d'une soi-disant malédiction sur sa personne. Elle était rentrée folle de rage. La famille avait procédé à l'enterrement, Rakel s'était interdite de pleurer. Elle avait serré les dents, jurant face à tous les dieux, jurant sur sa mère la montagne et son père la mer qu'elle les vengerait. Œil pour œil, dent pour dent. On ne s'en prend pas impunément à sa famille.
Lorsque la cérémonie fut fini et que tous se dispersaient, Rakel rentra à la forge. Elle attrapa alors son équipement : bouclier, dagues et épée. Son père était inquiet, il n'aimait pas le comportement de sa fille, il craignait le pire. Le pire arriva lorsqu'elle pénétra dans la maison, se saisissant de vivre et de change qu'elle fourra dans un sac en vrac avant de sortir et de plonger son regard dans son père.
- Je t'emprunte le bateau, je pars pour Corona. Un de tes hommes viendra avec moi, il te le ramènera une fois que je serais arrivée. Sa voix était froide et tranchante. Il n'y avait pas à discuter, elle était déterminée et il ne pouvait que la comprendre.
- Laisse moi t'accompagner. Je suis peut-être vieux, mais je sais encore dompter la mer. Ne prive pas ton vieux père de ces quelques heures avec toi.
- Soit. Cela faisait plusieurs heures qu'ils naviguaient. La mer était calme, respectant le deuil d'une de ses filles. Son père naviguait à la barre pendant qu'elle était accoudée à la bordure plongeant son regard dans le bleu profond de l'océan.
- Je sais que la vie n'a pas était facile, mais...Son père voulait lui faire changer d'avis même s'il n'était pas certain d'y arriver. La laisser faire, c'était la perdre, mais en même temps il la comprenait. Il ne put cependant continuer son monologue. Rakel le coupa bien rapidement.
- Je n'ai rien demandé à la vie. J'ai courbé le dos, j'ai subis et je me suis accrochée. Et enfin, enfin quant je pouvais profiter d'elle, être pleinement heureuse elle m’arrache ce qui m'est le plus cher ! Elle avait hurlé ces derniers mots, les yeux humides de larmes prêtent à dévaler. Mais elle les ravala et fit face à son père.
Rien ne me fera changer d'avis. Je n'aurais de repos que lorsque ce traître de magicien sera mort et de mes propres mains. Il découvrira l'erreur qu'il a fait en mettant une mère en colère. Une fois le pied mit à terre, elle serra son père dans ses bras. C'était probablement la dernière fois qu'elle pourrait le faire. Elle ne savait qui des deux partiraient en premier, mais elle était certaine que si elle rentrait un jour il ne serait plus là. Rakel l'embrassa et s'engouffra dans la foule à la recherche d'un point de chute et d'un début d'enquête. Sa seconde vie démarra ainsi, la flamme de la vengeance brûlant en son sein. Pour vivre, elle n'imagina pas travailler de manière sédentaire. Cela l’enchaînerait et elle avait besoin de liberté. Même si l'idée ne lui était pas plaisante au départ, elle termina par prendre des contrat de meurtre. Bien sûr sa conscience ne l'ayant pas totalement abandonné, elle n'acceptait que les contrats de ceux qu'elle estimait coupable : si elle pouvait éviter à d'autre famille de vivre son propre horreur, alors elle voulait bien se salir les mains.
★ ... et mettre fin au mystère ! ★